Economique

Domaine économique

Un domaine qu’aborderont enfin les ROO-Mercier 2019 ; un domaine incontournalble, arrivant aussi aux limites de son fonctionnement, face non seulement aux limites des ressources naturelles de la Terre, mais surtout aux risques de déchirement d’un tissu social désagrégé par la démesure croissante des inégalités économiques.

Une culture du dialogue approfondie permettrait-elle de régler les conflits d’intérêts par la concertation et la négociation plutôt que par la force ? Un rêve sans doute utopique, si l’on s’en tient à la montée des populismes trumpiens… Mais la « conscience des interdépendances » (Mireille Delmas Marty) reliant tous les passagers du vaisseau Terre pourra-t-elle émerger suffisamment rapidement pour trouver des voies évitant le naufrage autrement inélucatable des civilisations, prédit entre autres par un Amin Maalouf ?…

Tel est l’espoir dérisoire, animant cependant la recherche de nouveaux modèles économiques « régénératifs et solidaires »  (Dorothée Browaeys et Olivier Frérot) ; ou des villes et architectures écologiques novatrices (Leo van Brooeck et Luc Schuiten) restaurant l’équilibre entre le développement humain et la nature sauvage, si instructive… Comment également conjuguer ces équilibres avec une répartition équitable des fruits de ces modèles ? Quelle formule permettrait d’équilibrer à la fois la production de biens, la rémunération du travail et de l’épargne investis dans cette production, ainsi que la distribution des biens ? Certainement pas la formule, trop primaire, de l’offre et de la demande – le prix n’étant qu’un « incentiv » parmi d’autres – ni aucune planification imposée par un quelconque pouvoir.

La recherche de nouveaux modèles devient donc incontournable;  des modèles ne tombant pas de la tête du quelques théoriciens de génie, mais émanant d’une concertation générale, du local au global en visant, à chaque échelon, un intérêt commun supérieur, capable de fédérer les intérêts particuliers ; des intérêts à réguler aussi justement et équitablement que possible, en assurant la fluidité des échanges économiques et des flux financiers (en évitant toute thrombose accumulative, de même que tout blocage sur des droits acquis), ainsi qu’une solidarité créative, encourageant chacun à découvrir et épanouir ses talents, aussi petits soient-ils… Un épanouissement productif et pris en compte comme facteur de rémunération.

Une révolution utopique ? Une majorité de gens n’aspire-t-elle donc pas à cet ailleurs, cet autre topos ? N’est-elle pas déjà enclanchée en de multiples lieux, dans les divers oasis indiqués par exemple dans le film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent ?… Des oasis appelés à faire tache d’huile, apprenant à conjuguer progressivement, de manière concertée, le local, le régional et le global.