Géopolitique

Le domaine géopolitique

Comme l’ont décrit en particulier un Bertrand Badie, un Amin Maalouf et tant d’autres, le champ des relations internationales entre l’Occident, le Levant et le Mahgreb est affecté de graves pathologies, depuis la dislocation de l’empire ottoman et l’imposition par les puissances coloniales d’Etats-Nations, aux frontières et à la configuration artificielles. L’émergence de nouvelles structures citoyennes de ce passé douloureux, pas encore surmonté, embrouillée par les jeux de pouvoir de puissances régionales et internationales sur leur territoire est donc, de manière plus que compréhensible, pour l’instant encore chaotique…

Mais des intervenants, tels un Jean-François Bayart, un Antoine Messarra ou un Ahmed Insel tentent néamoins d’éclairer quelques issues pour sortir de ce chaos, en invitant leur auditoire aux questionnements suivants :

        °     Commenr éviter l’émergence d’Etats identitaires fermés, penchant vers le totalitarisme ?

  • Comment préserver et / ou reconstruire des modèles de cohabitation fondés sur la diversité des cultures et des religions ?
  • Quels modèles de gouvernance globale imaginer, fondés sur l’interdépendance entre les Etats, organisant, équilibrant, diffusant largement les pouvoirs de décision entre leurs différents échelons d’application (du local au mondial) à proximité des personnes concernées, afin de tenir compte de leur diversité et de les associer à la recherche des définitions et mises en chantier du bien commun, toujours ouvertes et évolutives ?
  • Comment relier les cités cosmopolites en un  « archipel de cités » –  pour reprendre une image du Tout-Monde d’Edouard Glissant – transformant progressivement leurs relations de puissance en relations de métissages civilisateurs, aussi bien à l’intérieur des cités qu’entre celles-ci ?
  • Un archipel de cités garantissant donc la libre circulation des citoyens entre chacune d’entre elles, dont les citoyens-migrants pourraient, tels les abeilles, essaimer leur pollen fertilisateur…
  • Un nouvel ordre à imaginer et dessiner, lui aussi souple et ouvert, en évolution permanente, dont les contours se laissent pour l’instant à peine deviner à l’horizon, tant « l’océan de la mondialisation » (Mireille Delmas- Marty) est démonté ; un horizon vers lequel néanmoins tenter de se diriger dans le sillage de navigateurs chevronnés, tels un Bertrand Badie et une Kenize Mourad, éclairant les écueils surgissant de toutes les formes d’humiliation…