Que peut la littérature face aux dérèglements du monde, quand plus rien n’est connaissable ni transmissible ? Comment la littérature peut-elle traduire les tourments collectifs des femmes et des hommes, entre immédiateté et recul réflexif, voire poétique ? L’écrivain est peut-être celui qui peut au plus près traduire la confusion et la complexité de temps troublés et tremblants. Il est aussi celui qui, par essence et vocation, est appelé à se tenir au côté des souffrants, sinon pour soutenir, du moins pour dire. « Le rôle de l’écrivain ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent », martelait Albert Camus dans son Discours de Suède, en 1957.
A ces questions fondatrices de la littérature depuis le milieu du XXe siècle, Rim Battal et Zineb Mekouar tenteront d’apporter leurs points de vue de créatrices. Ce sera également l’occasion de plonger dans leurs oeuvres pour mieux les découvrir.